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Microsoft sort la version 5 de Silverlight avec un nouveau positionnement

Comme annoncée le mois dernier, la cinquième version de Silverlight est sortie cette semaine : Silverlight 5 Available for Download Today. Une belle performance pour les équipes de Microsoft qui semblent tenir la cadence (à raison d’une version quasiment tous les ans).

Au programme des nouveautés :

  • La prise en charge de la 3D par votre carte graphique (via une API reposant sur Direct3D) ;
  • Un support accru de XNA pour les jeux ;
  • De nouvelles options de présentation du texte ;
  • Le décodage matériel de vidéo pour le codec h.264 ;
  • L’impression via PostScript ;
  • La possibilité de créer des applications de confiance qui pourront accéder à des ressources systèmes (donc en dehors de votre navigateur)…

Ceci n’est qu’un aperçu d’une longue liste (cf. Announcing the Release of Silverlight 5 et What’s new in Silverlight 5), mais l’essentiel est là. Pour celles et ceux qui se posent la question : oui, Silverlight existe encore, et oui, il existe de nombreuses références à consulter dans le showcase.

hpe5000-8045836 Exemple d’interface réalisée avec Silverlight

Je pense ne pas me tromper en disant que cette cinquième version sort dans un contexte délicat où tout le monde annonce (à tort) la mort de Flash et des plugins (cf. Compte-rendu de la conférence Back From MAX 2011). Dans ce contexte particulier, cette nouvelle itération fait l’objet de commentaires et réflexions très… inégales : Silverlight’s coming 5th version could be its last et Silverlight 5 Goes Live, No Word as to Finality. Je ne comprends pas bien la volonté des observateurs de voir disparaitre les technologies d’interfaces riches au profit d’HTML5. D’une part, car cela élève les attentes envers HTML5 bien au-delà de ce que cette technologie peut délivrer, d’autre part car cela va créer un profond déséquilibre (avec de nombreux emplois détruits) dont le marché se passerait bien.

Bref, l’ambiance n’est clairement pas à la célébration. Il faut dire que Microsoft brouille les pistes avec une stratégie qui devient de moins en moins lisible. Je vous recommande à ce sujet la très bonne analyse de Ars Technica (Silverlight 5 released; will there be a Silverlight 6?) dont je vous résume la teneur : À la base, Silverlight (né WPF/E) était la technologie d’interfaces riches (Rich Internet Applications) universelle de Microsoft, ors, plus nous avançons dans les versions et plus cette universalité est remise en question avec une fragmentation des environnements d’exécution (nous nous retrouvons avec quatre versions de Silverlight pour Windows 7, le futur Windows 8 avec interface Metro, Windows Phone et Xbox). Pire, cette technologie était censée être une déclinaison de WPF (utilisé pour faire des applications riches – Rich Desktop Applications), donc ne pas sortir du navigateur. Et là encore, les choses se compliquent car cette cinquième version permet de créer des applications pouvant accéder aux ressources systèmes, donc des RDA, donc rentrer en concurrence avec WPF. Et pour couronner le tout, la future version 10 d’Internet Explorer ne supporterait aucun plugin, donc pas Silverlight.

Donc pour résumer cette laborieuse explication : je n’y comprends plus rien, et je ne suis pas le seul !

Nous en venons donc tout naturellement à nous interroger sur l’avenir de Silverlight, et je tiens à vous rassurer tout de suite : si Microsoft ne parvient pas à transformer sa promesse d’une technologie universelle d’interface riche, cela n’empêchera pas les équipes d’en mettre dans tous les produits de la gamme. Comprenez par là que le Silverlight tel qu’il nous a été vendu à ses débuts est condamné. Par contre, vous continuerez à exploiter des interfaces en Silverlight dans tous les environnements Microsoft (Windows 8, Windows Phone, Xbox), mais ça sera des Silverlight différents. Il semblerait que les seuls dénominateurs communs soient les environnements de production (Visual Studio, Expression Blend…).

Tout ceci est le fruit de ma réflexion et de mes lectures, j’imagine que les équipes Microsoft ne peuvent pas se permettre de confirmer ou d’infirmer ce scénario. Toujours est-il que le « dossier » interfaces riches va commencer à devenir extrêmement complexe en 2012. Il est certes difficile de s’y retrouver, mais s’il y a bien une chose dont je suis certain, c’est que Silverlight n’a pas dit son dernier mot.

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